CARMAGEDDON 64
Parce qu'il faut savoir donner sa chance à un des jeux défini comme une des pires purges de la console
Tester Carmageddon 64 ? Mais pourquoi me direz-vous ? Et bien pour deux choses. La première, c'est que le jeu PC Carmageddon premier du nom a bercé ma jeunesse et que je m'étais clairement amusé à éclater mes adversaires et les piétons, tout en cumulant des milliers de crédits. Et la deuxième, c'est que Carmageddon 64 fait partie des titres de la Nintendo 64 qui se sont totalement faits démolir à leur sortie, je voulais donc l'essayer de mes propres mains et avec ma propre manette pour m'en faire une idée sur ma console préférée!
Pour commencer, il faut savoir que Carmageddon, catalogué à l'époque comme étant un jeu de course automobile, n'en est pas un. La course est la dernière des choses à faire dans ce jeu! Même vos adversaires dirigés par l'IA l'ont compris car ils passent leur temps à se promener dans la map et à chercher à vous détruire plutôt qu'à suivre les checkpoints! Et le but du jeu va finalement être de faire la même chose à chaque fois (hormis pour les quelques missions). Dans chaque course, le vrai but sera de tourner dans la map pour détruire vos adversaires en leur fonçant dedans tout en récupérant des crédits et du temps en écrabouillant les dinosaures qui trainent à droite et à gauche.
Graphiquement, ce n'est pas la panacée, c'est clair, mais en 2024, rejouer à la Nintendo 64 ne rime pas avec la recherche de graphismes somptueux et de 60fps. Je mets donc cet aspect-là totalement de côté. Ce qui est appréciable, c'est qu'il n'y a aucun brouillard et c'est beaucoup plus agréable que l'énorme purée de pois que l'on peut se taper dans d'autres jeux (South Park par exemple...). Certes, le framerate peut en prendre un coup, mais après tout, on s'en fout. C'est comme les moments où on tourne à 15fps dans les nuages de fumée de Goldeneye, c'est anecdotique face à la partie multijoueur en cours qui nous procure une sacrée dose de dopamine. Le seul bémol qui peut être gênant, c'est le clipping des adversaires et des objets, qui nous fait parfois rater des choses.
Le level design n'est pas non plus à jeter. Les maps sont grandes et contiennent pas mal de petits secrets (la zone alien par exemple), ce qui permet d'explorer pendant pas mal de temps, sous réserve que le chrono vous le permette (pour ça, je vous conseille de trouver le bonus qui gèle le temps et vous serez tranquille ad vitam aeternam) !
Le point le plus délicat, c'est la maniabilité. Soit on s'accroche, soit on lâche la manette au bout de trente secondes. La physique des véhicules est en effet particulière et la moindre petite bosse va vous faire décoller n'importe comment, rendant impossible toute maîtrise de sa trajectoire. Diriger le véhicule s'avère aussi frustrant, que ce soit dans les virages où celui-ci ne tourne pas assez quand on lui demande, ou quand il continue à partir en marche arrière alors que ça fait 2 secondes que l'on a arrêté d'appuyer sur le bouton! Il y a de quoi devenir dingue! Si on cumule ça aux premiers niveaux du jeu où il y a étrangement beaucoup moins de dinosaures que dans les niveaux suivants, on manque vite de temps et on peut rapidement lâcher l'affaire en insultant la terre entière!
Cette frustration s'atténue une fois que l'on a compris que maîtriser son véhicule à 100% sera impossible, que le bouton respawn est notre meilleur ami et que le nombre de dinosaures augmente au fil des courses, rendant le carnage animalier (pardon de nouveau à M. Allain BOUGRAIN-DUBOURG) beaucoup plus fun et généreux en temps et crédits.
Le contenu du jeu est relativement court et se compose de trente courses dans des maps variables et de dix missions possédant des objectifs dédiés. Vu la redondance des courses, cela n'est pas si mal, car on peut se lasser de constamment devoir détruire des voitures sur une map. C'est aussi pas si mal pour sa santé car certaines des missions faisant appel à la maniabilité de la voiture, vous risquez d'avoir les veines du front qui gonflent!
En conclusion, Carmageddon 64 n'est pas la purge présentée à sa sortie. Il y a du fun à tirer de ce jeu, contrairement à certaines merdes qui ont bien plus mal vieilli et ce, même s'il est bourré de défauts qui bien sur l'empêchent d'obtenir une note décente (faut pas déconner quand même).
Essayez le, dites-vous que ce jeu est bonne blague à ne pas prendre au sérieux (il suffit de voir la pub d'époque ci-contre), puis foncez, écrasez, pestez, explosez et volez dans tous les sens!
